Portraits
Ca fait un moment que je vous parle de rugbyman, et je me rend compte que je nous vous ai pas vraiment parlé des rugbymen que je côtoyais, nan parce qu’ils ne sont pas tous pareil, faut pas croire, et dans la région parisienne ils se divisent en 3 catégories :
- les provinciaux qui sont arrivés à Paris pour le boulot les études, et qui en général viennent du sud,
-les enfants de provinciaux qui ont une mamie et un papy dans le Tarn ou le pays Basque et que même qu’ils y vont chaque année pour les vacances
-les vrais parisiens, ceux dont la famille vit en région parisienne depuis plus de 2 générations, qu’on sait toujours pas comment ils en sont venu à faire du rugby
Ceux de la première catégorie passent leur temps à vous expliquer le rugby, parce que eux, ils connaissent, ils ont ça dans le sang, même que quand ils étaient poussins ils ont joué avec un mec qui a joué plus tard dans le même club que Fréderic Michalak, mais pas ensemble hein, ils sont pas de la même année… Ceux la même qui quand ils étaient au lycée trouvaient ridicule de prendre l’option Occitan en terminale, mais que quand même ils avaient hésité parce la rumeur disait que t’avais toujours une bonne note au bac et que du coup ça te faisait pas mal de points en plus, et qui aujourd’hui font chanter « se canto » à tous leur copains dans le club house après le match.
Les deuxièmes font du rugby par tradition familiale, ça en devient même culturel. A Paris, les enfants de bretons prennent des cours de danse bretonne, les enfants des gens du sud ouest font du rugby et apprennent « Se canto » avec mamie. Eux n’ont pas pu jouer avec le cousin au second degré de Fabien Pelous, mais par contre, leur père habitait juste à coté de chez la maman de Jean Pierre Rives, et que même souvent le samedi il le croisait quand Jean Pierre (oui quand on est presque voisin, on s’appelle par le prénom et on se tutoie) venait chercher un poulet et un canard gras chez ses parents. Alors le monde du rugby n’a plus de secret pour eux.
Les vrais parisiens aussi ont toujours pleins d’histoire de rugby à te raconter, et à chaque fois y’a une histoire de parapluie : « on était à Triffouillis les oies (mettre n’importe quel nom de bled hors d’Ile de France), on s’était tapé des heures et des heures de car, on s’est fait insulté et on a pris des coups de parapluie » « on a reçu une équipe de Triffouillis les oies , ils sont venus avec 20 cars de supporters, tout le village était là, alors que nous comme spectateur on avait que la femme du 10 qui s’emmerdait dans les tribunes, ils nous ont insulté et on a pris des coups de parapluie, de toute façon personne nous aime parce qu’on est parisiens. « que bon, l’autre con là avec son accent du sud il a peut être joué avec le demi frère de la femme du cousin de Xavier Garbajosa, mais eux ils ont joué en cadet avec Mathieu Blin, c’est quand même plus classe.
Femmedejoueur et supportrice de rugby, dans la région parisienne, c’est vraiment très compliqué !