Pause foie gras.

Les fêtes d'années c'est le moment de se trouver en famille. Malheureusement 700km séparent ma famille de celle de mon époux. Mais c'est quand meme pas ça qui va nous arreter, on est sportif ou on ne l'est pas et les fêtes de fins d'années c'est du sport.
Donc apres avoir réveillonné le 24 chez mes beaux parents, le 25 au matin, direction Orly, la Navette et Toulouse. Le retour aux sources.

Dès que l'avion a quitté le sol parisien, je redevient une toulousaine à part entière, mon accent réapparait. Oui, je suis c'est un peu la honte, mais apres de nombreuses années à Paris, mon accent en a eu marre et il est rentré tout seul au pays, enfin non, il m'attend dans l'avion :)  Le meilleur moment du vol, c'est juste avant l'amorce de la descente vers Toulouse, quand là, au dessus des nuages, on a une vue imprennable sur les Pyrénées. L'avion se pose je suis chez moi, et mon mari est en territoire ennemi...

On arrive à Toulouse à midi, juste à temps pour le repas de Noel. Et le marathon de la fourchette commence. A l'apéro une peu de cou d'oie farçi pour se mettre en jambe, et là mon époux ne peut pas échapper au "allez reprends-en! t'en manges pas tous les jours à Paris de ça!!" Moi j'ai pas le souvenir d'en avoir mangé tous les jours dans ma jeunesse, à l'époque ou je vivais dans le sud ouest... J'ai dû oublier, je commence à vieillir. On passe à table, et on attaque le repas de Noel par du foie gras. Indispensable foie gras, que si il n'y en avait pas la famille pourrait quitter la table ou lyncher la maitresse de maison. Traditionnellement, dans ma famille on sert deux foies (un seul ne suffirait pas) et on compare. Il y a les pros foie numero un et les pros foie numero deux. Celui ci est plus cuit, celui là est moins salé, celui ci est de canard, celui là est d'oie, etc etc. Mais attention, pas de foie gras aux figues ou à l'armagnac ou autre, non chez nous le foie gras est au foie gras et à rien d'autre, il se suffit à lui même. Le (ou les) plat arrive à la hauteur de ma moitié, et là encore il y a quelqu'un pour lui dire "alleeeeeeeeeeez reprends-en t'en manges pas tous les jours à Paris de ça!!" Encore une fois, je ne me souvient pas en avoir mangé tous les jours dans ma jeunesse, et je trouve la reflexion limite vexante pour l'épouse aimante que je suis et qui fait de son mieux pour servir les meilleurs mets à son mari. En plus, j'en ai fait il n'y a pas longtemps du foie gras, alors hein, museau! Puis il y a toujours quelqu'un pour lacher un "le foie gras c'est bon pour pousser en mélée", sauf que mon mari, il pousse pas en mélée, mais que si le plat repasse encore une fois devant lui il va finir par se retrouver à la mélée avec les gros...

Apres ce repas pentagruesque, pleins de mets que ça t'en manges pas tous les jours à Paris, j'essaye toujours de profiter de mon séjour à Toulouse pour revoir mes copines, faire un tour à la boutique du Stade Toulousain, et passer chez le boucher de ma mère pour acheter de la charcuterie et de la saucisse (de Toulouse). Le problème, c'est que le boucher de ma mère est fan du stade Toulousain et que chaque année on a droit à "alooooooooooors les parisiens, on vient faire ses courses à Toulouse, ici c'est meilleur hein! Je sais pas si je vous en vends de la saucisse pour l'emmener à Paris, elle va etre malheureuse là haut". Ensuite il enchaine sur le rugby "Alors Toulouse va aller battre Paris bientot, vous allez pleurer un peu..."  Mouais, pleurer, pleurer, en général c'est moi qui pleure quand Toulouse vient jouer à Paris, parce que dernièrement, ils ont pas gagné grand chose en terre parisiennes. Cette année, je pense que le boucher, il va pas trop nous parler de rugby, parce que bon, ça sert à rien de remuer le couteau dans la plaie.

Nos séjours de Noel dans le sud ouest sont toujours très courts et très caloriques. Je repars toujours un peu mélancolique et mon mari repart toujours avec l'impression qu'à Toulouse on manges du foie gras au petit dèj.

Noel, c'est trop dur...